Loche zébrée
Botia striata est un poisson rhéophile qui fréquente les ruisseaux de montagne à l'eau claire, douce et fraiche.
On devra lui réserver un grand bac rivière reproduisant son milieu caractéristique et en reproduire au mieux les variations saisonnières.


Des informations manquantes, des précisions à apporter? N'hésitez pas à devenir membre de B-Aqua et participer à la rédaction de la base de données!
Botia striata
Taxinomie
Descripteur : Narayan Rao, 1920
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cypriniformes
Famille:  Cobitidae
Genre:  Botia
Synonymes
Botia striata subsp. kolhapurensis Kalawar & Kelkar, 1956
Botia striatus (Narayan Rao, 1920)
Botia striata var. kolhapurensis Kalawar & Kelkar, 1956
Botia striata var. striata
Noms Communs
Loche zébrée
Handi (kannada)
Tiger loach (en)
Membres du genre Botia
Botia almorhae (Gray, 1831)
Botia birdi (Chaudhuri, 1909)
Botia dario (Hamilton, 1822)
Botia histrionica (Blyth, 1860)
Botia kubotai (Kottelat, 2004)
Botia lohachata (Chaudhuri, 1912)
Botia rostrata (Günther, 1868)
Botia striata (Narayan Rao, 1920)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Inde
Aire actuelle
Mexique
Botia striata est origianire du sud de l'Inde. Sa localité type se situe dans l'état de Karnataka, sur la rivière Tunga, dans le bassin de la rivière Krishna.
Elle a été enregistrée dans les rivières Tunga et Bhadra dans l'état de Karnataka et dans les rivières Panchaganga, Tungabhadra et Koyna dans l'état de Maharashtra. Elle est relativement abondante dans la rivière Koyna (Jadhav et al. 2011) et beaucoup plus rare dans la rivière Tungabhadra
L'espèce est relativement abondante dans la rivière Koyna (Jadhav et al. 2011). Cependant, elle est rare dans la rivière Tungabhadra (Shahanawaz et Venkateshwarlu 2009).

L'enregistrement de cette espèce dans le bassin de la rivière Vamanapuram au Kerala par Johnson et Arunachalam (2009) pourrait être soit une espèce différente soit une population introduite car il n'y a pas d'autres enregistrements dans cette région et les régions adjacentes.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
15 à 21 °C
pH
6 à 7
Botia striata préfère les ruisseaux de montagne clairs (Menon 1999). Ce poisson se nourrit au fond et préfère un substrat composé de roches, de blocs, de galets, de gravier, de sable et de feuilles mortes.
La profondeur maximale de l'eau dans son milieu naturel n'excède pas un mètre et demi et la couverture forestière est relativement importante.
Les paramètres de l'eau à la saison sèche étaient la température de 21°C, pH 7,0, la dureté 2,5° GH
Dans une étude sur la diversité des poissons de la rivière Bhadra (qui rejoint la Tunga pour former la Tungabhadra), Botia striata a été enregistré aux côtés de nombreuses autres espèces, dont Puntius chola, Balitora mysorensis et Mystus armatus.
Critère : B2ab(iii)
Botia striata est considérée comme une espèce "En voie de disparition" car elle ne vit que dans un seul type d'habitat et son aire de répartition est inférieure à inférieure à 400 km². En outre, l'espèce n'est connue que de quatre endroits fragmentés. L'habitat de l'espèce est gravement menacé par la déforestation qui entraîne l'envasement, les activités récréatives au sommet des montagnes et la pollution des ruisseaux des collines.
Description
Taille
: 7 à 8 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
10 à 12 ans
Régime
Omnivore
Botia striata présente la forme typique des loches asiatique du sous-continent indien.
Elle se caractérise par un corps jaune à dorée avec sept à neuf barres bleues, vertes, grises ou noires généralement séparées par des barres plus minces et plus claires.
Chez certains individus, les barres se cassent plus ou moins (anastomose).
Chez B. striata la coloration distinctive sont les pièces buccales typiquement rouges.

L'espèce est incluse dans le complexe Botia dario.
 
Régime Alimentaire
Bien que les Botia spp. semblent être principalement carnivores, elles se nourrissent également de matières végétales si elles sont disponibles, y compris souvent des plantes aquatiques à feuilles molles. Le régime alimentaire naturel comprend des mollusques aquatiques, des insectes, des vers et d'autres invertébrés.

Ce sont des mangeurs peu exigeants, mais il faut leur proposer une alimentation variée comprenant des produits secs de qualité, des vers de sang vivants ou congelés, des Tubifex, des Artemia, etc., ainsi que des fruits et légumes frais tels que du concombre, des épinards blanchis ou de la courgette.

Une fois acclimatées dans un aquarium, ces poissons se montrent audacieux lors des repas et n'hésitent pas à nager en pleine eau.
Dimorphisme
Les femelles sexuellement matures sont normalement plus dodues que les mâles.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les Botia spp. possèdent des épines sub-oculaires pointues et mobiles qui sont normalement dissimulées dans une poche de peau mais dressées lorsqu'un individu est stressé, par exemple s'il est retiré de l'eau.
Il faut donc faire preuve de prudence car celles-ci peuvent s'emmêler dans les filets de capture et celles des plus gros spécimens peuvent percer la peau humaine.
Maintenance
Population
5 minimum (10 recommandé)
Zone
Fond
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        15      20              22      24
pH
         6      6,5            7      7,5
GH
         1       2              4       6
Brassage
Aquarium
Volume
250 l minimum (300 l recommandé)
Longueur
120 cm minimum (150 cm recommandé)
Largeur
30 cm minimum
Botia striata fréquente les ruisseaux permanents irréguliers comprenant des cascades aux eaux claires.
Ce poisson se nourrit au fond et préfère un substrat composé de roches, de blocs, de galets, de gravier, de sable et de feuilles mortes. La couverture forestière est relativement importante.
On réservera donc à ce poisson rhéophile un bac rivière (en longueur) et une eau limpide bien agitée et oxygénée.
Les variations saisonnières seront aussi à prendre en compte pour son bien-être et augmenter sa longévité.
Les paramètres de l'eau lors de la saison sèche sont de 21°C, pH 7,0, 2,5° GH.

Il est recommandé de se rapprocher aux mieux de sont milieu naturel en lui offrant un décor composé d'un substrat de sable ou de gravier fin, auquel on ajoutera des galets lisses, ainsi que des racines et des branches de bois flotté non tanniques.
Botia striata apprécie les cachettes étroites et on aménagera de petits espaces et fissures (sans bord tranchant)

Les plantes ne sont pas nécessaires, mais elles fourniront des abris supplémentaires en marge du bac.
L'éclairage doit être tamisé.

Botia striata a besoin d'un brassage important et d'une eau bien oxygénée. Ils tolèrent mal l'accumulation de déchets organiques et ont besoin d'une eau limpide pour vivre en bonne santé.
On sur-dimensionnera donc la filtration, tout en la prévoyant variable afin de reproduire au mieux les variations saisonnières.
Le milieu étant forestier, un lit de feuilles saisonnier sera aussi requis lorsque le débit d'eau le permettra.

Paisible, ce Botia conviendrait a un aquarium communautaire si son milieu particulier ne limitait pas sérieusement le nombre de candidats potentiels.
On choisira des poissons du même milieu, ne pouvant être intimidés par sa taille et son comportement turbulent.
Les escargots rhéophiles seront un bon choix, mais certains seront consommés

Les Botia spp. sont grégaires, forment des hiérarchies sociales complexes et doivent être maintenus en groupes d'au moins cinq ou six spécimens, de préférence dix ou plus. Les loches montreront alors des comportements particulièrement intéressants.
Lorsqu'elles sont maintenues seules, les loches peuvent devenir renfermées ou agressives, et si l'on n'achète qu'un couple ou un trio, l'individu dominant peut stresser l'autre ou les autres au point qu'ils cessent de se nourrir.
Bien sûr, si on accueille un groupe important, le bac déjà forcément grand, devra être prévu en conséquence. Trois cents litres ou plus seront alors nécessaires.

Maladie spécifique
Les botiidés sont également sensibles à une maladie communément appelée "maladie maigre" et caractérisée par une perte de poids. Ceci est particulièrement fréquent chez les spécimens nouvellement importés et semble être causé par une espèce du genre flagellé Spironucleus.
Il est possible de la soigner bien que les médicaments recommandés varient selon les pays. Les amateurs au Royaume-Uni ont tendance à utiliser l'antibiotique Levamisole et ceux aux États-Unis, le Fenbendazole (alias Panacur).

Comportements propres aux botiidés

Certaines habitudes comportementales des Botia spp. ont été enregistrées suffisamment souvent pour être considérés comme spécifiques du genre.

Par exemple, lors de batailles de domination qui se produisent assez souvent lorsque les poissons ont été introduits dans un nouvel aquarium ou que de nouveaux individus ont été ajoutés à un groupe existant, les protagonistes perdent normalement une grande partie de leur couleurs, un phénomène désormais connu sous le nom de "grisée".
De telles manifestations se produisent parfois également au sein d’un groupe établi, lorsque les individus cherchent à améliorer leur classement social.

Il est intéressant de noter que certaines observations suggèrent que le caractère du poisson le mieux classé, ou alpha, semble affecter celui de l'ensemble du groupe, même s'il faut dire que les études scientifiques sur le comportement des loches botiidés sont pratiquement inexistantes.

Il semble évident qu'ils affichent une certaine personnalité, certains spécimens étant naturellement plus audacieux ou plus agressifs que d'autres, par exemple. L'alpha est normalement le plus gros spécimen du groupe et souvent une femelle.

"L'observation" est aussi un comportement notable dans lequel les individus plus jeunes nagent flanc contre flanc avec les plus âgés, imitant chacun de leurs mouvements. Certains éleveurs rapportent que plusieurs poissons plus petits peuvent simultanément suivre un plus gros, avec même trois ou quatre de chaque côté !
La raison en est inconnue. Cela peut concerner un groupe dont les individus restent en contact les uns avec les autres lorsque les rivières gonflent en période d'inondation, réduisant peut-être la traînée en nageant "en formation" ou en ayant une autre fonction de communication (migratoire ?).
Il a été observé dans des aquariums avec un débit d'eau élevé ou faible et semble être habituel dans la mesure où certains individus observeront d'autres poissons si aucun congénère n'est présent.

Le son semble également être un facteur important de communication puisque ces loches sont capables de produire des clics audibles, ceux-ci augmentant en volume lorsque les poissons sont excités.
Les aspects comportementaux de ce phénomène restent largement sous-étudiés, mais on pense que les sons sont produits par le grincement des dents pharyngées ou des épines suboculaires .

Une autre curiosité est ce qu'on appelle la "danse des loches" qui implique un groupe entier nageant de manière constante et agitée autour des côtés du réservoir, en utilisant généralement toute la longueur et la hauteur.
Les raisons de ce phénomène sont inconnues et les rapports quant au moment où cela se produit varient, mais les déclencheurs les plus courants semblent être l'ajout de nourriture, d'eau fraîche ou de nouveaux congénères, et cela peut durer de quelques minutes à un jour ou plus. Il pourrait être lié à un comportement saisonnier précédent le frai. (NDLA)

Les botiidés s'installent aussi souvent dans des positions particulières, coincés verticalement ou latéralement entre des éléments de décor, ou même à plat sur le substrat. Il n’y a pas lieu de s’alarmer et cela semble être un comportement naturel au repos. (Seriously Fish,2011)

Disponibilité commerciale : Disponible

Botia striata, qui fait l'objet d'un commerce important en aquariophilie, est capturée dans la nature.
L'espèce étant en voie de disparition, dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on évitera donc d'acquérir des individus sauvages à des fins purement récréatives.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Paramètres
Température
18 à 22 °C
pH
6,5 à 7
GH
1 à 4 °GH
Aucun cas de reproduction en aquarium de Botia striata n'a été signalé, et les spécimens commercialisés sont produites en masse pour le commerce aquariophile grâce à l'utilisation d'hormones ou récoltées dans la nature.
Les paramètres proposés pour la reproduction sont indicatifs.

On connait mal la biologie de cette espèce, mais elle semble proche de celle des autres membres du genre, à savoir un comportement potamodrome saisonnier précédant la reproduction.
Un passage en eau profonde favorisant la production d'hormones sexuelles, pourrait bien en être la clef.

À moins de posséder un très grand bac rivière permettant de recréer les conditions naturelles du frai (ou de pouvoir mettre en oeuvre des moyens techniques importants), il n'est pas possible de reproduire ce poisson en captivité.
Commentaires
Etymologie : Botia, nom générique issu de la langue assami (assamais), langue indo-aryenne parlée en Assam dans la vallée du Brahmapoutre, et striata "striée".

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
À Koyna, Botia striata est vendue sur les marchés aux poissons par les Katkaris.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, Seriously Fish
- Dahanukar, N. "Botia striata." Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2011
- Dahanukar, N., Raut, R. et Bhat, A. "Répartition, endémisme et menace des poissons d'eau douce dans les Ghâts occidentaux de l'Inde". in Journal de biogéographie 31 : 123-136 (2004)
- Jadhav B.V., Kharat S.S., Raut R.N., Paingankar M. & Dahanukar N. "Faune de poissons d'eau douce de la rivière Koyna, nord des Ghats occidentaux, Inde." in Journal des taxons menacés 3(1) : 1449-145 (2011)
- Johnson, J.A. et Arunachalam, M. "Diversité, répartition et structure d'assemblage des poissons dans les cours d'eau du sud des Ghâts occidentaux, Inde." in Journal des taxons menacés 1(10) : 507-513 (2009)
- Kalawar, A.G. et Kelkar, C.N."Poissons de Kolhapur." in Journal de la Société d'histoire naturelle de Bombay 53(4) : 669-679 (1956)
- Menon, A.G.K. 1999. Poissons d'eau douce de l'Inde. Dossiers du Zoological Survey of India, document occasionnel n° 175.
- Rao, C.R.N. 1920. Quelques nouvelles espèces de poissons cyprinoïdes de Mysore. Annales et magazine d'histoire naturelle, série 6 (31) : 45-64.
- Shahnawaz, A et Venkateshwarlu, M. 2009. Poissons des rivières Tunga et Bhadra, Karnataka, Inde avec une note spéciale sur leur état de biodiversité. Biotique actuelle 3(2) : 232-243.
- Shahnawaz, A., Venkateshwarlu, M., Somashekar, D.S. et Santosh, K. 2010. Diversité des poissons en relation avec la qualité de l'eau de la rivière Bhadra des Ghâts occidentaux (INDE). Surveillance et évaluation environnementales 161 : 83-91.

Pour citer cette fiche :"Botia striata, Narayan Rao, 1920" B-Aqua / TE, GP (2021-23)