Grand cichlidé paon à ocelle verte
Ce grand cichlidé originaire de Guyane est très apprécié par les pêcheurs. Peu adapté pour l'aquarium, il est réservé aux grandes étendues d'eau ou aquarium publics. Cette espèce très vorace est typiquement tropicale et a été importée dans de nombreux pays, essentiellement américains.

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Cichla ocellaris
Taxinomie
Descripteur : Bloch & Schneider, 1801
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Cichlidae
Genre:  Cichla
Synonymes
Acharnes speciosus (n’est plus accepté)
Noms Communs
Grand cichlidé paon à ocelle verte
Butterfly peacock bass,
peacock cichlid (à cause de l’ocelle sur la queue, rappelant celles des paons mâles)
Toukounaré - Toukounalé- Toukounali/Aboné / Malisamba/ Kunan / Toekoenari/ Matawalé (Guyane français
Membres du genre Cichla
Cichla piquiti (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla kelberi (Kullander, S.O. and E.J.G. Ferreira, 2006)
Cichla monoculus (Spix et Agassiz, 1831.)
Cichla ocellaris (Bloch & Schneider, 1801)
Cichla orinocensis (Humboldt, 1821)
Cichla temensis (Humboldt, 1821)
Cichla pinima (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla nigromaculata (Jardine & Schomburgk, 1843)
Cichla intermedia (Machado-Allison, 1971)
Cichla jariina (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla melaniae (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla pleiozona (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla thyrorus (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla vazzoleri (Kullander & Ferreira, 2006)
Cichla mirianae (Kullander & Ferreira)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Brésil, Guyana, Guyane, Suriname
Aire actuelle
Brésil, Etats-Unis, Guyana, Guyane, Suriname
Présent initialement dans le parc amazonien de Guyane dont la Guyane française; essentiellement le long de la frontière avec le Suriname, dans les fleuves Maroni et Essequibo.
A ce titre, l’espèce est considérée comme d’intérêt national et fait partie de celles déterminantes dans l’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZINIEFF). L’équipe du MNHN, composée de P. Keith, P.Y. Le Bail et P. Planquette a observé C.ocellaris également près de la commune de Matoury, proche de Cayenne (1978, 1991), de Mana, de Saül et Maripasoula, plus au centre du pays.

On le trouve également dans le fleuve Branco, au Brésil et il s’est répandu dans le bassin de l’Orenoque et de l’Amazone.
Il a été également introduit en Floride, Texas, Louisiane, Hawaii, Porto Rico, Guam.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre
Température
24 à 27 °C
Eau douce, saumâtre

Espèce épibenthique (au dessus du fond) présente aussi bien dans les rapides que les eaux calmes à profondeur moyenne (au moins 5m), sur des substrats rocheux, en bancs. On le trouve dans des étangs, fleuves, canaux. Comme d’autres espèces de « bars » (bass), il aime rester à l’ombre de la végétation, ou de construction comme des ponts.
Il ne peut résister à des températures inférieures à 15,5°C, pas plus qu’à des salinités supérieures à 18 ppt.
Les effets écologiques des diverses introductions hors de la zone d'origine sont difficiles à estimer. Les retours sur le contrôle des autres espèces invasives sont plutôt positifs, tout comme les enjeux économiques, mais les impacts sur la faune endémique sont inconnus, selon la FAO. On signale des prédations d’espèces autochtones, sans pour autant en estimer les conséquences de manière significative.
Aspect invasif : son extension en Floride est limitée par la température de l’eau, on ne la trouve pas par exemple dans les Everglades. Ailleurs, comme au Texas, les poissons meurent régulièrement lors des hivers rudes ou canicules (Garrett 1982; Courtenay and Robins 1989; Howells and Garrett 1992).
Description
Taille
: 70 à 74 cm SL  
: 70 cm SL
Longévité
6 à 10 ans
Régime
Végétarien
Cichla ocellaris
Comme tous les représentants du genre Cichla, on note une profonde échancrure entre les rayons durs et les rayons mous de la nageoire dorsale. C’est l’espèce type du genre.
Epines 4-6 de la partie antérieure de la dorsale plus longues.
Se distingue des autres espèces de Cichla comme C.nigromaculata, intermedia, piguiti et melaniae, par la présence en plus des trois barres verticales, de deux barres 1a et 2a, qui deviennent moins distinctes chez l’adulte . Des taches noires irrégulières post orbitales jusqu’à l’opercule. Une bande latérale abrégée et une ligne latérale continue, barre occipitale absente ou indistincte, taches abdominales présentes, dans le prolongement des barres verticales présentes chez l’adulte, taches noires sur le dos, barres verticales à peu près également larges sur les côtés. Une tache ocellée dans la partie dorsale de la barre 3, en forme de boomerang chez l’adulte. Couleur habituellement olivâtre avec reflets dorés sur le ventre, iris d’un rouge vif. Nageoires pelviennes, anales et partie inférieure de la caudale rougeâtre, ternes.
L’espèce est dite monomorphe, le mâle et la femelle ne se distinguent que par une bosse ou gibbosité adipeuse au niveau de la nuque du mâle âgé.
On distingue actuellement 15 espèces de Cichla, cependant, des résultats d’études moléculaires au sein du genre Cichla font état de possibles hybridations (Willis et al. 2007 - voir aussi sur lifemap https://lifemap-ncbi.univ-lyon1.fr).
 
Régime Alimentaire
Carnivore strict. Poids maximum observé : 6,8 kg
Selon son habitat, se nourrit de petits poissons présents dans son environnement, comme l’alose filiforme (Dorosoma petenense) , le poisson moustique (Heterandria formosa), le Tilapia et le crapet arlequin (Lepomis macrochirus).
Dimorphisme
Bosse nuccale chez le mâle âgé.
Maintenance
Zone
Centrale, Supérieure
Paramètres
Température
              20                       27
Aquarium
Une maintenance en aquarium est peu conseillée de par sa taille et ses tendances fortement prédatrices, c’est un poisson plutôt à réserver à un aquarium public de plusieurs mètres cubes. (voir photo : aquarium du Palais de la Porte Dorée - Paris). C’est aussi pour cette raison qu’on ne l’utilise pas en aquaculture.

Disponibilité commerciale : 

Les éleveurs ne proposent que des juvéniles.
Reproduction
Paramètres
Température
26 à 28 °C
La maturité sexuelle est atteinte au stade de 20cm de long dans la nature. La reproduction se fait toute l’année, avec un pic au début de la saison des pluies, comme beaucoup d’espèces tropicales. Environ 9000 à 15000 oeufs par kg sont libérés pendant le frai, tous les deux mois, sur une pierre plate en zone calme et peu profonde, mais le nombre d’alevins dépasse rarement 20 à 25. Les oeufs collants, ovales, de couleur jaune, mesurant 1,4mm de diamètre mettent 78 heures à éclore à 28°C. La femelle avance en pondant une seule rangée d’oeufs et le mâle suit en répandant du sperme sur chaque rangée. Les parents transportent les oeufs et les alevins dans leur bouche vers l’un des nids, consistant en une dépression dans le substrat. Les parents protègent ensuite les jeunes des prédateurs, pendant plus d’un mois, ce qui correspond environ à une taille de 5cm pour les petits.

Les jeunes grandissent rapidement dans les 16-18 premiers mois, passant à 30-35 cm. Les C.ocellaris peuvent prendre plus de 600g pour chaque pouce (2,54 cm) de taille supplémentaire.

Pas de reproduction en captivité signalée.
Commentaires
Cichla ocellaris étant très vorace, a été introduit dans plusieurs pays pour pêche récréative, pour la première fois aux USA en 1957.
Ces premiers essais ont échoué, l’ocellaris n’ayant pas survécu aux hivers froids de 1964-1965 (Courtenay et Robins 1989). D’autres tentatives d’introduction dans des canaux des régions de Broward et Miami-Dade ont eu plus de succès. En 1984, la Florida Fish and Game Commission a importé 10 000 jeunes spécimens, provenant de plusieurs régions sud- américaines, dans les lacs et fleuves de la région de Fort Lauderdale, au sud-est de la Floride. L’espèce a rapidement colonisé 500 km de canaux. On en trouve également au Texas(1978), en Louisiane et même à Hawaii (1957), Porto Rico (1984) et Guam (1988).
En plus de la pêche, l’objectif initial était de contrôler la prolifération d’autres espèces invasives comme les Oscar et surtout Tilapia (Tilapia mariae). Avec succès, puisqu’on retrouve 80% de ce dernier dans l’estomac des ocellaris. Sa présence assure également une ressource économique non négligeable. On estime à 9,8 millions de dollars annuels les gains générés par sa capture récréative.
Ce qui attire les amateurs de pêche est la vitesse fulgurante avec laquelle le Cichla se déplace et attrape ses proies, en ouvrant sa large bouche. Il est assez vorace pour se précipiter sur des leurres brillants agités dans l’eau (cuillers). La plupart du temps, il est paisible et reste immobile, à l’affut. (*)
La pêche en Floride est cependant règlementée et limitée à deux poissons d’un minimum de 43cm par jour et par pêcheur. Sa chair est comestible.

Les effets écologiques de cette introduction sont difficiles à estimer. Les retours sur le contrôle des autres poissons exotiques sont plutôt positifs, comme les enjeux économiques. L’espèce est bien installée, mais les impacts sur la faune endémique sont inconnus, selon la FAO. On signale des prédations d’espèces autochtones, sans pour autant en estimer les conséquences de manière significative.
Aspect invasif : son extension en Floride est limitée par la température de l’eau, on ne la trouve pas par exemple dans les Everglades. Ailleurs, comme au Texas, les poissons meurent régulièrement lors des hivers rudes ou canicules (Garrett 1982; Courtenay and Robins 1989; Howells and Garrett 1992).

(*) Très familier, il peut poursuivre les doigts le long des vitres d’un aquarium, par voracité ou simplement par jeu (?) - obs. Opabinia, Aquarium Tropical, Palais de la Porte Dorée à Paris 75012.
Références
Description de 9 nouvelles espèces du genre Cichla (Kullander & Ferreira) : https://svenkullander.se/publications/Kullander_Ferreira_Cichla_2006.pdf

INPN - inventaire national du patrimoine naturel : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/419035
Observations : https://openobs.mnhn.fr/openobs-hub/occurrences/60905302-bd01-441b-8bb1-39c54b6a265b
Source principale Fish base : https://www.fishbase.de/summary/Cichla-ocellaris.html
https://en.wikipedia.org/wiki/Cichla_ocellaris
L’avis de pêcheurs : http://www.jimporter.org/articles/article99.shtml
USGS : https://nas.er.usgs.gov/queries/factsheet.aspx?SpeciesID=437
Mergus - Atlas de l’aquarium- tome 2 - Dr Rüdiger Riehl, Hans A. Baensch p.856 ed. française.
FAO 2022. Cichla ocellaris. Fisheries and Aquaculture Division [online]. Rome. [Cited Wednesday, August 17th 2022]. https://www.fao.org/fishery/en/introsp/297/en
Life map - NCBI : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/Browser/wwwtax.cgi?id=50735&mode=info (phylogénie complète de C.ocellaris et autres du genre visibles à https://lifemap-ncbi.univ-lyon1.fr , en entrant les noms de genre et espèce dans le moteur de recherche)