Écrevisse de Vazquez
Mexicaine accommodante, l'Écrevisse de Vazquez est relativement sociable et peut donc être gardée en petits groupes si le bac le permet.

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Taxinomie
Descripteur : F. Villalobos, 1954
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Cambaridae
Genre:  Procambarus
Synonymes
Procambarus vasquezae F.Villalobos, 1954
Noms Communs
Écrevisse de Vazquez
Membres du genre Procambarus
Procambarus acanthophorus (F. Villalobos, 1948)
Procambarus alleni (Faxon, 1884)
Procambarus clarkii (Girard, 1852)
Procambarus cubensis (Erichson, 1846)
Procambarus fallax (Hagen, 1870)
Procambarus milleri (Hobbs, 1971)
Procambarus pictus (Hobbs, 1940)
Procambarus pubescens (Faxon, 1884)
Procambarus pygmaeus (Hobbs, 1942)
Procambarus vazquezae (F. Villalobos, 1954)
Procambarus versutus (Hagen, 1870)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du nord
Mexique
Procambarus vazquezae n'est connue que de sa localité type sur la rive nord du lac Catemaco dans l'État mexicain de Veracruz (Hobbs1989). Ce lac se situe à 335 m d'altitude et a une superficie de 72,5 km².
L'état de la population (supposée endémique) n'est pas clair car il n'y a pas eu beaucoup de collectes de cette espèce.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
18 à 26 °C
Cette espèce a été trouvée sous les rochers le long de la rive du lac Catemaco.
Le lac Catemaco (Laguna de Catemaco) est un lac d'eau douce situé au centre de la Sierra de Los Tuxtlas dans le centre-sud de Veracruz près de la ville de Catemaco, dans le centre-est du Mexique.

Dans le lac, les températures de l'eau varient selon les saisons de 18 à 26 °C. Procambarus vazquezae vit principalement dans la zone boueuse relativement fraîche au fond de l'eau. On peut le trouver jusqu'à une profondeur d'eau de deux mètres.
Procambarus vazquezae a été évaluée comme quasi menacée. Cette espèce a une zone d'occurrence limitée à moins de 100 km2 et est classée dans moins de dix emplacements étant donné que la pêche est une énorme pression sur l'ensemble du lac, ainsi qu'une dégradation considérable de l'habitat. Cependant, l'état de la population n'est pas clair en raison d'un manque d'enquêtes ciblées pour obtenir des données sur la population. Des recherches supplémentaires sur les effets sur la population sont nécessaires car un déclin important de la population entraînera certainement une inscription dans une catégorie menacée.

Au cours des dernières décennies, il y a eu une déforestation massive de la forêt tropicale humide entourant le lac Catemaco, entraînant une sédimentation accrue dans le lac. Cette déforestation a eu lieu principalement pour défricher des terres pour l'agriculture, et le ruissellement des engrais des terres agricoles a entraîné une eutrophisation. Le lac subit également une pression considérable de la pêche, avec plus de 10 000 personnes, principalement des pêcheurs et leurs familles, vivant le long des rives (Komarkova et Tavera 2003).
Il y a une activité de pêche intense dans le lac, mais elle est principalement axée sur les poissons et les escargots. Des pêcheurs ont été observés en train de capturer des écrevisses bien qu'ils aient déclaré que ce n'était qu'occasionnellement et qu'ils ne les recherchaient pas spécialement (C. Pedraza Lara, comm. pers. 2010).

Il n'y a pas de mesures de conservation spécifiques à l'espèce en place pour cette espèce. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si cette espèce est endémique au lac Catemaco, et s'il est effectivement menacé.

Une évaluation de la biodiversité des eaux douces en Amérique latine et dans les Caraïbes par le Fonds mondial pour la nature et Wetlands International a classé le lac Catemaco comme exceptionnelle et vulnérable au niveau régional, avec une priorité élevée pour la conservation à l'échelle régionale (Olsen et al . 1998). Cependant, il y a peu de preuves que des mesures de conservation aient été prises.
Description
Taille
: 4 à 5 cm SL  
: 5 à 6 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
2 à 3 ans
Régime
Omnivore
Procambarus vazquezae est généralement brune, mais l'écrevisse est néanmoins assez variable et les différentes colorations et motifs, peuvent aller de sable au bleu-gris, jusqu'à presque noire, avec des pinces verruqueuses plus foncées que le reste du corp, et relativement grandes, surtout chez les mâles.

Avec une espérance de vie de deux à trois ans, la maturité sexuelle survient après trois mois. Les femelles grandissent jusqu'à six centimètres, les mâles restent un peu plus petits.

Cette espèce a des affinités avec le groupe mexicanus de la partie sud du Mexique, des relations reconnaissables dans la forme de la partie apicale de la première paire de pléopodes du mâle et dans la disposition du processus mésial. Elle est très proche de Procambarus acanthophorus et P. mirandai mais elle s'en distingue par la réduction notable de sa taille et par la forme et la disposition des processus spiniformes.
Sans aucun doute, les relations les plus étroites sont avec Procambarus ruthveni, pas seulement morphologiquement mais aussi par leur distribution géographique.
 
Régime Alimentaire
Les écrevisses sont généralement considérées comme des omnivores opportunistes et se nourrissent le plus souvent de végétation vivante et en décomposition, de larves d'insectes aquatiques, de petits poissons et de matières animales mortes.

Procambarus vazquezae pourra être nourrie en captivité avec des aliments secs pour écrevisses disponibles dans le commerce, des aliments vivants (larves de moustiques, Tubifex, etc.), des légumes blanchis ou frais, et des feuilles de hêtre ou de chêne.
Les feuilles d'automne sont vivement recommandées, car elles favorisent une mue saine.
Les escargots sont appréciés et souvent consommés.

Un apport de calcium sera indispensable à la croissance et à la mue des écrevisses. Si la nourriture habituelle n'est pas suffisamment variée,

Attention ! Comme toutes les écrevisses, elles sont faciles à nourrir, mais plus encore à suralimenter.
On veillera à ne pas laisser de nourriture se décomposer dans le bac en nourrissant selon les besoins. Dans un aquarium riche en matière et organique équilibré, on pourra nourrir tous les deux jours.
Cependant, les espèces agressives ne doivent pas non plus être affamées pour éviter les querelles au gagnage.
Dimorphisme
Chez Procambarus vazquezae, la femelle est généralement plus grande que le mâle, mais le mâle a proportionnellement des pinces plus développées.

Plus généralement, il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.

Les écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé de l'extérieur*.
Chez le mâle, la cinquième paire de pattes locomotrices porte des orifices génitaux (deux appendices en forme de L , les organes de transfert de sperme).
En outre, les deux premières paires d'appendices abdominaux (pléopodes) sont hypertrophiés en gonopodes. Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.
Chez la femelle, la troisième paire de pattes locomotrices porte des orifices
génitaux (réceptacle de sperme circulaire). Les premiers et deuxièmes pléopodes ne présentent pas d'hypertrophie.

Comment procéder ?
On retournera l'animal pour exposer sa face ventrale. On portera des gants pour les grandes espèces pouvant pincer fortement.
En regardant la partie inférieure de leur abdomen (la partie inférieure de la partie blanche du ventre), nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.
Il y a une formation triangulaire de petites pattes (appendices en forme de L), qui a révélé un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires visibles derrière les pattes ambulatoires.

*On notera que chez Procambarus fallax "virginalis", il n'y a que des femelles, la reproduction étant parthénogénétique.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera donc de la manipuler sans précautions.

Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose) et ne doivent donc jamais être en contact avec les autres écrevisses qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Astacus ou Cherax.

Porteuse saine, elles représentent une menace pour les espèces indigènes d'Asie et d'Europe (Keller et al., 2014), avec lesquelles elle est également susceptible d’entrer localement en compétition.
Maintenance
Population
2 minimum (4 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        18      20              24      26
pH
         6,5      7            7,5      8
GH
         10       12              18       20
Conductivité
         300     350          400     800
Brassage
Aquarium
Volume
60 l minimum (80 l recommandé)
L'écrevisse de vazquez est relativement facile à maintenir.
On lit souvent qu'elle est relativement sociable et peut donc être gardée en petits groupes si le bac le permet.
Les écrevisses sont toutefois des solitaires et gagnent à être gardées seules.
Procambarus vazquezae peut être élevée avec des poissons paisibles, plutôt petits, à condition qu'ils ne fréquentent pas le sol, et même avec des crevettes naines. Il faut savoir que ces animaux seront consommés occasionnellement si l'écrevisse réussi à les attraper. Les escargots, plus lents, ne seront pas épargnés.
Si on a le choix, un aquarium spécifique sera en tout point préférable.

Dans leur milieu naturel, les températures de l'eau varient selon les saisons de 18 à 26 °C.

Le bac sera assez grand, soixante à quatre-vingt litres pour un couple ou un petit groupe composé de plusieurs femelles et d'un seul mâle.
Il est important pour ces écrevisses qu'il existe dans l'aquarium de nombreuses cachettes et possibilités pour elles de s'éviter visuellement. Les cachettes, sous forme de grottes ou de branches, de racines sont conseillées afin d'élargir les possibilités d'escalade et de caches. Elles seront en surnombre. Il est important qu'il y ait toujours plus de cachettes que d'écrevisses dans le réservoir, deux fois plus n'est pas trop.
Étant donné que P. vasquezae creuse, les structures doivent être conçues pour résister à l'effondrement.

Le substrat sera du gravier moyennement grossier mélangé à du sable dans lequel les écrevisses pourront fouiller. Procambarus vazquezae vit principalement dans la zone boueuse relativement fraîche au fond de l'eau.
Les plantes ne sont donc pas nécessaires. Si vous y tenez, utilisez des plantes solides ou flottantes lors de votre sélection. Les écrevisses découperont et consommeront les plantes fragiles. L'éclairage est secondaire pour Procambarus vazquezae , elle la préfère un peu tamisée, et sera donc adaptée à la plantation. Un éclairage puissant gênera assurément ces crustacés plutôt nocturnes.

Les écrevisses de Vazquez consomment presque tout ce qui leur tombe sous la pince. mais il est conseillé d'avoir toujours des feuilles d'automne (hêtre, chêne, noyer, noisetier) dans l'aquarium.
Le feuillage est une bonne cachette et offre en particulier aux jeunes animaux un bon aliment de démarrage. Il est également possible de les nourrir de feuilles d'ortie échaudées ou de légumes et des aliments du commerce. Un jour de jeûne par semaine est souvent recommandé sauf s'il y a des juvéniles. Dans ce cas, le jeûne encouragerait le cannibalisme.

Attention ! Les ​​Procambarus vazquezae restent agressives et territoriales. Bien que cette espèce soit l'une des plus pacifique du genre, il n'y a aucune garantie de cohabitation pacifique inter et même intra spécifique.
Il est donc préférable de maintenir ces écrevisses dans un aquarium spécifique de grand volume et en petit nombre.

L'aquarium doit être à l'épreuve des évasions, car les écrevisses aiment se promener et passent facilement à travers de très petites fissures.

Comme pour tous les arthropodes, l'acclimatation douce est cruciale.
Avant d'ajouter les écrevisses, l'eau du réservoir doit être exempte de chlore et de tout autre produit chimique, et l'acclimation devra se faire goutte à goutte sur deux ou trois heures.

Disponibilité commerciale : Rare

Attention à l'orthographe. Le nom de l'espèce souvent mal orthographié en P. vasquezae, avec un "s" dans le commerce spécialisé.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
20 à 24 °C
pH
7 à 7,5
GH
12 à 18 °GH
La reproduction de P. vazquezae est assez facile à obtenir et à mener à bien.

la maturité sexuelle survient après l'âge de trois mois.
Un petite chutes des températures vers 18°C suivie d'une remontée pourrait provoquer le frai. (à verifier)
Lors de l'accouplement le mâle sexuellement actif (forme I) saisit la femelle par les pinces et la retourne sur le dos. Tout en la maintenant, il la féconde.
Note : L'accouplement peut, semble t-il, avoir lieu avec une femelle de forme II car cette dernière est capable de stocker de la semence.

Après l'accouplement, la femelle maintient ses œufs, noirs, (jusqu'à 40) sous son abdomen, et les transporte pendant environ quatre semaines jusqu'à ce que les petites écrevisses soient libérées. La période de gestation dépend fortement de la température de l'eau, de trois à cinq semaines.
Pendant la période de gestation, la femelle n'est pas souvent vue dans l'aquarium et elle ne mange pas beaucoup, préférant demeurer cachée.

Après l'éclosion, les petits (2-3 mm), pleinement développés restent sous le pléon de la mère pendant quelques heures à quelques jours, puis se déplacent de manière autonome dans l'aquarium. Cependant, ils restent avec leur mère pendant une quinzaine de jours et se réfugient auprès d'elle en cas de danger.

P. vasquezae produit trente à quarante juvéniles par portée. La taille du couvain et le taux d'éclosion varie selon la taille (la maturité en fait) de la femelle.

Étant donné que les juvéniles ont des besoins plus élevés en protéines et en minéraux, ils peuvent s'attaquer et s'entre-tuer, mais les juvéniles peuvent également ne pas muer s'ils manquent d'une nourriture adaptée.
Par conséquent, vous devez nourrir plus pendant cette période, mais aussi changer l'eau plus souvent pour éviter la pollution.
Un bac d'élevage annexe sera indispensable afin de séparer les jeunes des adultes. S'il y a suffisamment d'endroits où se cacher, les jeunes peuvent être laissés dans le réservoir avec leurs parents, mais les pertes seront sans doute élevées.
Il est donc important qu'il y ait toujours suffisamment de feuillage et de cachettes dans le réservoir pour permettre aux plus faibles de s'éclipser et d'accéder à une source de nourriture supplémentaire.
Les briques perforées et les rouleaux de céramique seront aussi des caches qu'ils utiliseront en cas de danger.
Commentaires
Étymologie : Procambarus du latin Cambarus, altération du latin cammarus "homard" du grec ancien κάμμαρος (kámmaros ) et Vezquezae, de Vazquez, en l'honneur de Léonila Vazquez Garcia
(1914-1995) autrice de l'ouvrage "Zoología del Phylum Arthropoda” et membre fondatrice de la Société mexicaine d'entomologie, de l'Académie de la recherche scientifique, de la Société mexicaine de génétique et de la Société mexicaine de zoologie.
Références
GBIF, IUCN
- Alvarez, F., López-Mejía, M. & Pedraza Lara, C. 2010. Procambarus vazquezae. The IUCN Red List of Threatened Species 2010
- Hobbs, H.H., Jr. 1989. An illustrated checklist of the American crayfishes (Decapoda: Astacidae, Cambaridae, and Parastacidae). Smithsonian Contributions to Zoology 480: 1-236.
- Komárková, J. and Tavera, R. 2003. Steady state of phytoplankton assemblage in the tropical Lake Catemaco (Mexico). Hydrobiologia 502: 187–196.
- Lukhaup Chris, Pekny Reinhard "Wirbellose, Garnelen, Krebse, Krabben & Schnecken im Süßwasseraquarium" Verlag: Dähne, 1. Auflage (Aug. 2014)
- Olson, D., Dinerstein, E., Canevari, P., Davidson, I., Castro, G., Morisset, V., Abell, R., and Toledo, E.; eds. 1998. Freshwater biodiversity of Latin America and the Caribbean: A conservation assessment. Biodiversity Support Program, Washington D.C.
- Redemann Katja , Bauer Ulli, "Procambarus vazquezae" in Garnelenhaus
- Rojas, Y., Alvarez, F. and Villalobos, J.L. 2000. A new species of crayfish (Crustacea: Decapoda: Cambaridae) from Lake Catemaco, Veracruz, Mexico. Proceedings of the Biological Society of Washington 113: 792-798.
- Zaragoza, C.S. y C.R. Beutelspacher. 1995. Doctora Leonila Vázquez García. In memoriam. Anales Inst. Biol. Univ. Nac. Autón. México, Ser. Zool. 01(66): 137-145.

Pour citer cette fiche : "Procambarus vazquezae F. Villalobos, 1954" in B-Aqua / GP (2022)