Barbus à peau de serpent
Poissons grégaire de tourbières, le rare Barbus à peau de serpent à besoin d'une eau noire, douce et acide pour son bien-être.

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Desmopuntius rhomboocellatus
Taxinomie
Descripteur : Koumans, 1940
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cypriniformes
Famille:  Cyprinidae
Genre:  Desmopuntius
Synonymes
Puntius rhomboocellatus (Koumans, 1940)
Barbus rhomboocellatus (Koumans, 1940)
Systomus rhomboocellatus (Koumans, 1940)
Puntius rhombo-ocellatus Koumans, 1940
Barbus kahajani Hoedeman, 1956
Barbus tetrazona Bleeker, 1856
Noms Communs
Barbus à peau de serpent
Snakeskin Barb (en)
Berbaju (malais)
Membres du genre Desmopuntius
Desmopuntius hexazona (Weber & de Beaufort, 1912)
Desmopuntius pentazona (Boulenger, 1894)
Desmopuntius foerschi (Kottelat, 1982)
Desmopuntius johorensis (Duncker, 1904)
Desmopuntius trifasciatus (Kottelat, 1996)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Indonésie, Thaïlande
L'aire de répartition de Desmopuntius rhomboocellatus se limite au Kalimantan méridional, dans la partie indonésienne de Bornéo, où il a été signalé à partir de plusieurs réseaux hydrographiques, notamment les rivières Kapuas, Kepayang, Barito et Kahajan.

La localité type est "Canal le long de l'autoroute d'Oelin à Bandjermasin, à environ 15 kilomètres de Bandjermasin, Bornéo".

Ce Barbus est endémique au sud-ouest et au sud de Bornéo, sa répartition naturelle enregistrée s'étendant vers le sud-est depuis le bassin de Kapuas en passant par les bassins de Kendawangan et Kahayan dans le Kalimantan central jusqu'au bassin de Barito dans le Kalimantan sud (Hadiaty 2001, Kottelat et Widjanarti 2005, Husson et al. 2018, D. Lumbantobing, obs. Sa zone d'occurrence (EOO) est estimée à 247 986 km2. On considère qu'un déclin continu de l'aire de répartition s'est produit principalement en raison de l'expansion massive des plantations de palmiers à huile dans l'ouest et le sud de Bornéo.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
pH
4 à 6
D. rhomboocellatus vit généralement dans des marais tourbeux et les ruisseaux d'eaux noires associées et autres systèmes lentiques. L'eau y est généralement colorée en marron par les acides humiques et d'autres produits chimiques dégagés par des matières organiques en décomposition. Elle est très faiblement minéralisée et très acide.

On le trouve souvent dans des zones d'herbes submergées ou de plantes aquatiques et de végétation riparienne dense, telles que Cryptocoryne ou Barcalaya. Le substrat est généralement recouvert de feuilles mortes, de branches et de racines d’arbres submergées.

Ce poisson benthopélagique Se dit d'un organisme vivant et se nourrissant près du fond ainsi que dans les eaux moyennes ou près de la surface.est étroitement adapté (sténotopique) Se dit d'une espèce présentant un faible intervalle de tolérance aux facteurs écologiques abiotiques et aux autres conditions environnementales. aux habitats d'eaux noires dans les forêts de marais tourbeux le long du cours inférieur du bassin fluvial.
Les habitats des eaux noires sont caractérisés de manière unique par leur eau douce acide tachée de tanins, de couleur brunâtre à noire, avec un pH de 4,1 à 6,1.

Note : Le déclin de l'habitat dans toute l'aire de répartition de cette espèce est continu et significatif, principalement en raison de l'expansion à grande échelle des plantations de palmiers à huile convertissant les habitats fluviaux des eaux noires et les cours d'eau forestiers acides associés dans le Sundaland. Miettinen et coll. (2012) ont rapporté que les forêts de tourbières dans toute l’Asie du Sud-Est ont déjà diminué de plus de 60 %.

Dans l'État de Sarawak, en Malaisie (Bornéo), L'espèce a été collectée dans une rivière aux eaux noires connue sous le nom de Sungai Kepayan qui coule à travers une forêt marécageuse de tourbe restante et intacte. En 1998, le pH a été mesuré à 4,1 et la profondeur variait de 20 cm à 2 mètres ou plus.
Les espèces de poissons sympatriques En écologie, deux espèces ou populations sont dites sympatriques quand on les trouve dans la même zone géographiquecomprenaient Kryptopterus macrocéphales, Osteochilus spilurus, Brevibora dorsiocellata, Trigonopoma gracile, T. pauciperforatum, Sundadanio cf. axelrodi, Kottelatlimia pristes, Kryptopterus macrocephalus, Neohomaloptera johorensis, Nanobagrus fuscus, Ompok weberi, Silurichthys phaiosoma, Hemirhamphodon phaiosoma, Betta edithae, B. midas, Nandus nebulosus, Belontia hasselti[/F, Luciocephalus pulcher, Parosphromenus anjunganensis, P. ornaticauda, et Sphaerichthys osphromenoides.
Cette espèce est classée dans la catégorie "Préoccupation mineure" en raison de son aire de répartition étendue dans l'ouest et le sud de Bornéo et de la grande taille de sa population. Cependant, l'expansion à grande échelle des plantations de palmiers à huile a converti une grande partie des habitats fluviaux d'eaux noires et des cours d'eau forestiers acides associés - auxquels l'espèce est hautement adaptée - dans tout le Sundaland et des actions de conservation pour cet habitat sont recommandées. De plus, cette espèce pourrait être menacée par la récolte destinée au commerce des aquariums.

On sait peu de choses sur l’état de la population de cette espèce. L'abondance et la taille totale de la population adulte sont incertaines, mais elle est probablement assez importante, puisqu'elle compterait plus de 100 000 individus matures, étant donné son aire de répartition relativement large et sur la base des collections de musées. La tendance au cours des dix dernières années ou trois générations est incertaine mais est susceptible de diminuer en raison de la dégradation et de la conversion de l'habitat résultant de l'expansion massive des plantations de palmiers à huile, qui ont converti une grande partie des habitats d'eau noire dans tout le Sundaland, en particulier pour les forêts de tourbières, dont plus de 60 % avaient déjà disparu en Asie du Sud-Est en 2010 (Miettinen et al. 2012). Une perte d'habitat aussi massive et continue a également entraîné la fragmentation de nombreuses sous-populations dans l'aire de répartition, mais on ne sait pas si plus de 50 % des sous-populations ne sont pas viables.

Certaines parties de l'aire de répartition de l'espèce se trouvent cependant dans des zones protégées, telles que le parc national Danau Sentarum, le parc national Tanjung Puting et le parc national Sebangau.
Description
Taille
: 7,5 à 8,5 cm SL  
: 8 à 9 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
6 à 7 ans
Régime
Carnivore
Parmi les Barbus à "lignes" verticales, D. rhomboocellatus est facilement reconnaissable à ses motifs en losange le faisant plus ressembler aux dessins d'un serpent (d'où son nom commun), qu'à la veste d'un bagnard.

Il semblerait que la taille de ce poissons soit largement sous-estimé est plus proche de neuf centimètres que de six, d'après Kottelat, M., AJ Whitten, SN Kartikasari et S. Wirjoatmodjo (1993).

Note : La majorité des espèces sous-himalayennes du Puntius ont été reclassées et de nouveaux genres Dawkinsia, Dravidia (ultérieurement modifiés en Haludaria) et Pethia ont été érigés pour accueillir certaines d'entre elles, les autres étant soit conservées dans le Puntius, soit déplacées dans l'assemblage existant du Systomus, bien que la définition de ce dernier ait été modifiée, ce qui signifie que certaines espèces d'Asie du Sud-Est qui y étaient auparavant placées ne pouvaient plus être considérées comme des membres. Kottelat (2013) a publié une mise à jour exhaustive de la nomenclature des poissons d'Asie du Sud-Est dans laquelle le genre Desmopuntius a été élevé et diagnostiqué comme suit : un motif coloré unique composé de quatre à six barres au moins chez les juvéniles, une barre antérieure en travers de l'œil, une deuxième barre derrière l'ouverture des branchies, une troisième barre à l'origine de la nageoire dorsale, une quatrième barre à l'origine de la nageoire anale, une cinquième barre au milieu du pédoncule caudal et une sixième à la base de la nageoire caudale et souvent une tache noire à l'extrémité postérieure de la base de la nageoire dorsale. Chez D. gemellus, D. johorensis et D. trifasciatus, le motif barré n'est présent que chez les juvéniles et se transforme en motif rayé avec l'augmentation de la taille. En outre, les caractères suivants sont utiles pour l'identification des Desmopuntius spp. :
- Dernier rayon simple de la nageoire dorsale dentelé à l'arrière
- Barbillons rostral et maxillaire présents
- Lèvres lisses et minces, sillon postlabial interrompu en dedans
- Ligne latérale complète, avec 25-27 écailles poreuses sur le corps
- 12 rangées d'écailles circumpedunculaires
- 7 à 11 peignes branchiaux sur la première arche branchiale.
 
Régime Alimentaire
Principalement micro-prédateur se nourrissant de petits insectes, vers, crustacés et autres zooplanctons présents dans l'eau, les poissons sauvages se nourrissent aussi de diatomées, d'algues, de détritus organiques...

En aquarium, les Desmopuntius sont faciles à nourrir, mais il est important de leur offrir des repas réguliers de petites proies vivantes (éventuellement congelés) tels que les vers de vase, les daphnies et les artémias.
Les flocons et granulés de bonne qualité utilisés doivent contenir des végétaux ou des algues.
Dimorphisme
Les mâles ont tendance à être légèrement plus petits et sont nettement plus minces. Ils présentent une coloration plus intense que les femelles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
10 minimum (15 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        20      22              26      28
pH
         4      5            6,5      7
GH
              1                        5
Brassage
Aquarium
Volume
120 l minimum
Longueur
100 cm minimum
D. rhomboocellatus fréquente généralement dans les cours d'eau noirs des zones forestières

Desmopuntius rhomboocellatus appréciera un aquarium représentant un ruisseau forestier, aux rives fortement planté. Le décor pourra être complété par des racines et autres pièces de bois. L'ajout d'une litière de feuilles est un plus non négligeable qui, outre le coté naturel qu'elle apportera, permettra d'obtenir une eau acide chargée en tanins.

L'éclairage ne devra pas être trop puissant, ou tamisé par des plantes flottantes ou des plantes hautes. Le courant généré par la filtration pourra être relativement faible car ce poisson vit principalement dans les eaux stagnantes.

C'est une espèce vivant naturellement en bancs, aussi est-il impératif de le maintenir en groupe d'aux moins dix individus, si possible plus afin de diluer l'agressivité individuelle et d'offrir une vie sociale satisfaisante aux poissons.

La cohabitation avec des poissons du même milieux d'Asie du Sud-Est est possible, tels que des cyprinidés de taille similaire, des cobitidés et certains anabantoïdes.

Disponibilité commerciale : Très rare

En raison de sa coloration attrayante, cette espèce a attiré les amateurs de poissons à l’échelle mondiale, et des adultes de cette espèce sont sporadiquement disponibles dans le commerce d’aquariums.

Déjà malmené dans son milieu naturel, il est probable que la surexploitation destinée au commerce des aquariums constitue également une menace potentielle pour D. rhomboocellatus.

Dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on veillera donc connaitre l'origine des poissons convoités, et à n'acquérir que des spécimens issus d'élevage.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
26 à 28 °C
pH
6
GH
1 à 4 °GH
La reproduction de ce Barbus assez rare ne semble pas enregistrée en aquarium.

Comme la plupart des petits cyprinidés les Desmopuntius spp. dispersent leurs pontes et ne présentent aucun soin parental. Lorsqu'ils sont maintenu correctement, ils se reproduisent souvent et dans un aquarium mature et densément planté, il est possible qu'un petit nombre d'alevins commencent à apparaître sans intervention.

Afin de d’obtenir un plus grand nombre d’alevins, une reproduction en aquarium spécifique est nécessaire. Cet aquarium sera rempli avec une eau mature issue du bac de maintenance. On disposera au fond un épais tapis de mousse et/ou une grille qui empêchera la prédation des œufs. Des nattes en plastique de type «herbe» peuvent également être utilisées, tout comme une couche de billes de verre. L’éclairage sera faible. Un filtre exhausteur peut être utilisé.

Le groupe d'adultes peut être conditionné ensemble par un apport abondant en nourriture vivante. Lorsque les femelles semblent gravides, on peut introduire un ou deux couples dans l’aquarium de reproduction. Le frai devrait avoir lieu le lendemain matin. Une autre solution consiste utiliser un groupe composé d'une demi-douzaine de spécimens de chaque sexe, mais un aquarium plus grand peut s'avérer nécessaire.

Dans les deux cas, les adultes essaieront de manger les œufs et les alevins et devront être retirés dès que possible. Les œufs devraient éclore dans les 24 à 36 heures, et la nage libre sera atteinte après 3 à 4 jours. Les alevins doivent être nourris avec des infusoires durant les premières semaines, puis avec des nauplies d’artémias et autres micro-aliments.
Commentaires
Etymologie : Desmopuntius, est la combinaison du grec ancien δεσμός, desmós, "prisonnier", et du genre Puntius (où certaines de ces espèces ont été parfois classées) et fait référence au motif rayé, souvent associé aux prisonniers, qu'arborent les espèces du genre, et homboocellatus, du latin rhombus, "losange" et ocellatus, "ayant de petits yeux, ocellés", en référence au motif de couleur de cette espèce.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, Seriously fish
- Hadiaty, R.K. 2001. Fauna Ikan di Cagar Alam Muara Kendawangan, Kalimantan Barat. Jurnal Iktiologi Indonesia 1(2): 1-9.
- Husson, S.J., Limin, S.H., Adul, Boyd, N.S., Brousseau, J.J., Collier, S., Cheyne, S.M., D’Arcy, L.J., Dow, R.A., Dowds, N.W., Dragiewicz, M.L., Ehlers Smith, D.A., Iwan, Hendri, Houlihan, P.R., Jeffers, K.A., Jarrett, B.J.M., Kulu, I.P., Morrogh-Bernard, H.C., Page, S.E., Perlett, E.D., Purwanto, A., Ripoll Capilla, B., Salahuddin, Santiano, Schreven, S.J.J., Struebig, M.J., Thornton, S.A., Tremlett, C., Yeen, Z. and Harrison, M.E. 2018. Biodiversity of the Sebangau tropical peat swamp forest, Indonesian Borneo. Mires and Peat 22: 1-50.
- Kottelat, M., "The identity of Barbus johorensis Duncker, 1904 (Teleostei: Cyprinidae)." in Raffles Bulletin of Zoology 40(2): 187-192 (1992)
- Kottelat, M., A.J. Whitten, S.N. Kartikasari and S. Wirjoatmodjo, 1993. Freshwater fishes of Western Indonesia and Sulawesi. Periplus Editions, Hong Kong.
- Kottelat, M. and Widjanarti, E."The fishes of Danau Sentarum National Park and the Kapuas Lakes area, Kalimantan Barat, Indonesia". in Raffles Bull. Zool. Supplement 13: 139-173 ( 2005)
- Kottelat, M. and H-H Tan, "Systomus xouthos, a new cyprinid fish from Borneo, and revalidation of Puntius pulcher (Teleostei: Cyprinidae)." in Ichthyological Exploration of Freshwaters 22(3): 209-214 (2011)
- Kottelat, M., 2013. The fishes of the inland waters of Southeast Asia: a catalogue and core bibliography of the fishes known to occur in freshwaters, mangroves and estuaries. The Raffles Bulletin of Zoology 2013 (Suppl. 27):1-663.
- Koumans, F. P., "On a new species of Puntius from Borneo." in Temminckia, Leiden v. 5: 189-190 (1940)
- Lumbantobing, D. "Desmopuntius rhomboocellatus". Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2020
- Miettinen, J., Shi, C. and Liew S.C. 2012. Two decades of destruction in Southeast asia's peat swamp forests. Frontiers in Ecology and the Environment 10: 124-128.
- Pethiyagoda, R., "Haludaria, a replacement generic name for Dravidia (Teleostei: Cyprinidae)." in Zootaxa 3646(2): 199 (2013)
- Pethiyagoda, R., M. Meegaskumbura, and K. Maduwage, "A synopsis of the South Asian fishes referred to Puntius (Pisces: Cyprinidae)." in Ichthyological Exploration of Freshwaters 23(1): 69-95 ( 2012)
- Riehl, R. and H.A. Baensch, 1996. Aquarien Atlas, Band 1. 10th edition. Mergus Verlag GmBH, Melle, Germany
- Roberts, T. R., "The freshwater fishes of western Borneo (Kalimantan Barat, Indonesia)." in Memoirs of the California Academy of Sciences 14: i-xii + 1-210 (1989)

Pour citer cette fiche :"Desmopuntius rhomboocellatus Koumans, 1940" B-Aqua / TE, GP (2021-24)