La rareté de P. anjunganensis impose de ne le maintenir qu'en bac biotope spécifique, afin d'en assurer la reproduction, et la diffusion.
C'est un habitant sténotopique* des forêts marécageuses tourbeuses et des ruisseaux d'eau noire associés.
Dans son habitat originel, la canopée est dense et des branches au-dessus de l'eau laisse très peu de lumière pénétrer la surface, et la végétation riveraine a également tendance à pousser vigoureusement et à ombrer davantage encore le cours d'eau.
L'eau est généralement teintée de noir par des acides humiques et d'autres produits chimiques libérés par la décomposition des matières organiques, la teneur en minéraux dissous est généralement négligeable et le pH est aussi bas que 3,0 ou 4,0.
On tâchera donc de reproduire au mieux le biotope particulier de l'espèce en aménageant un aquarium d'eau noire, douce et acide.
On y installera des racines et des branchages placés de manière à former quelques endroits ombragés, et des abris ; grotte constituée de pierres empilées, de pots de plantes en argile, de tuyaux de terre cuite ou même en plastique... pouvant servir de sites de frai.
L'ajout d'une litière de feuilles séchées offrira une couverture supplémentaire aux poissons, aux alevins notament, qui y trouveront les micro-organismes nécessaires à leur survie.
Les tanins et autres substances chimiques libérés par les feuilles en décomposition sont également considérés comme bénéfiques pour les poissons des eaux noires et acidifient l'eau. Les cônes d'aulne (strobiles) peuvent également être utilisés à cette fin.
Il n’est pas nécessaire d’utiliser de la tourbe naturelle, dont la collecte est à la fois non durable et destructrice pour l’environnement.
Cependant, toutes les espèces de Parosphromenus nécessitent des conditions acides avec une dureté carbonatée négligeable et une dureté générale très faible, il peut donc être nécessaire d'utiliser un osmoseur, et celle-ci peut être encore acidifiée à l'aide d'acide phosphorique ou similaire si nécessaire.
Un substrat artificiel dit "sol technique" peut être aussi utilisé pour atteindre ces caractéristiques.
Comme d'autres espèces du genre, P. allani préférera un éclairage faible. Vous devrez donc y ajouter des espèces de plantes aquatiques adaptées à ces conditions, comme Microsorum, Taxiphyllum ou Cryptocoryne spp., ainsi que des plantes flottantes, notamment Ceratopteris spp., qui tamiseront la lumière.
La filtration n'a pas besoin d'être trop forte, un filtre éponge à air comprimé ou équivalant suffit, et comme cette espèce sera préférentiellement maintenue en couple, un filtre peut ne pas être nécessaire du tout à condition que les poissons ne soient pas suralimentés et que le bac soit parfaitement équilibré.
Note : Certains éleveurs préconisent de petits changements d'eau hebdomadaires de 5 à 10 % du volume de l'aquarium, les changements irréguliers ou plus importants n'étant pas recommandés.
On peut maintenir un groupe mixte mais la plupart des éleveurs préfèrent maintenir P. allani en paires sexuées Il semble que les alevins puissent survivre aux côtés de leurs parents, mais généralement pas en présence d'autres adultes non apparentés.
* Se dit d'un organisme ne tolérant qu'une gamme étroite de conditions environnementales ou ne pouvant s'adapter qu'à une gamme étroite de changements environnementaux
Disponibilité commerciale : Très rare
L'espèce est très rarement observée dans le commerce des aquariums (B.W. Low, obs. pers. 2014–2015).
Cette espèce n'est, en effet, généralement pas disponible dans le monde de l'aquariophilie à des fins commerciales, mais elle est occasionnellement collectée et distribuée par des aquariophiles privés.